Christine Lagarde réitère son hostilité envers les cryptomonnaies

Christine Lagarde réitère son hostilité envers les cryptomonnaies - 09032020150231bcechristinelagardegovernatoreecbbancancentralieuropeapoliticamonetariaLors d'une conférence organisée par la Banque de France mardi dernier, Christine Lagarde a une nouvelle fois fait part de sa méfiance à l'égard des cryptomonnaies. Dans le même temps, le président de la Banque centrale européenne a vanté les mérites de l'euro numérique. Décentralisé, anonyme et digital, les qualités de cet Euro 2.0 ne sont pourtant pas sans rappeler celles « innommables » des crypto-monnaies.

Demi-reconnaissance de l'utilité des crypto-monnaies

Le 27 septembre, une conférence sur les opportunités et les enjeux de la tokenisation de la finance s'est tenue au Musée du Louvre, organisée par la Banque de France. Lors de la conférence, les crypto-monnaies ont été tabassées par le président de la Banque centrale européenne.

Christine Lagarde, cependant, a d'abord reconnu le "succès évident des crypto-monnaies". Selon l'ancien chef du FMI, les crypto-monnaies sont passées de ce qui était autrefois "une inférence libertaire anonyme" à un moyen de paiement de plus en plus accepté.

Il ne fallut pas longtemps, cependant, avant que cette petite reconnaissance ne soit éteinte. Mme Lagarde a immédiatement pointé le danger des crypto-monnaies, citant l'exemple de l'effondrement de la Terre USD (citation OFS).

Par ailleurs, la présidente de la BCE a même rejeté le terme « crypto-monnaie » qui, selon elle, devrait être systématiquement remplacé par celui de crypto-actif. Selon l'auteur, ce terme ferait plutôt référence au caractère "purement spéculatif" des crypto-monnaies.

La déviation de l'euro numérique

Après avoir condamné les crypto-monnaies, Christine Lagarde a exprimé son enthousiasme pour le développement de l'euro numérique. Présenté comme une alternative plus fiable aux crypto-monnaies, cet euro permettra surtout aux banques centrales européennes de garder le contrôle d'une monnaie numérique qui a vocation à être adoptée par le plus grand nombre.

De cette manière, on espère que les autorités monétaires nationales joueront un rôle de premier plan dans la tokenisation et la décentralisation financière, qui leur échappe actuellement largement. Christine Lagarde annonce à ce propos :

Si les banques centrales ne sont pas à bord et ne participent pas au développement et à l'évolution des monnaies numériques, elles risquent de perdre le rôle d'ancrage qu'elles ont joué pendant des décennies.

Selon elle, une centaine de banques centrales travaillent actuellement au développement de leurs monnaies numériques. Pour le président de la BCE, ces monnaies numériques offriront l'anonymat des transactions. Il ajouta:

Lors du développement de l'euro numérique, nous avons toujours gardé à l'esprit que le droit à la vie privée est un aspect important pour les Européens. L'euro numérique respectera dans une certaine mesure l'anonymat de ses utilisateurs, mais pas au niveau de la Banque centrale européenne.

Bien que cela puisse surprendre, utiliser le terme de décentralisation pour décrire cet euro numérique peut faire sourire. A noter que l'euro se développe avec l'ambition de faire partie du quotidien des familles européennes. Le lancement est actuellement prévu au plus tôt en 2026.